Ordinateurs, smartphones ou tablettes deviennent de précieux alliés pour prendre soin de sa santé. Aujourd’hui, ils permettent aussi de consulter son médecin traitant sans se déplacer. Renouvellement d’ordonnances, certificats médicaux et suivis de traitements n’imposent plus d’attendre des heures dans les cabinets médicaux souvent saturés.

 

Remboursées par l’assurance maladie depuis le 15 septembre, les téléconsultations vont sans doute rapidement se généraliser. Médecins et patients peuvent être à des kilomètres l’un de l’autre, entre les deux : un ordinateur, un smartphone ou une tablette permettent de se retrouver face à face comme au cabinet. Seule condition, respecter le parcours de soin. Un malade qui se sent trop mal pour sortir de chez lui, appelle son médecin traitant qui le prend en téléconsultation et peut aussi l’adresser plus rapidement à un médecin spécialiste. Mais il y a une règle. Pour être remboursé, le patient doit avoir vu son médecin traitant au moins une fois dans les douze derniers mois. Il y a aussi des exceptions. Le patient peut aussi s’adresser à un autre médecin si son médecin traitant est indisponible ou s’il a besoin d’un spécialiste en accès direct, comme un pédiatre. La téléconsultation sera payée par chèque, carte bleue ou en ligne et remboursée sur la même base qu’une consultation classique. Mais ce nouveau dispositif accélérera-t-il l’accès aux soins ? L’objectif est bien de lutter d’abord contre les déserts médicaux en supprimant la distance entre le patient et son médecin. Toutefois, ce dispositif ne permet naturellement pas de prendre en charge une crise d’appendicite ou une otite et ne peut que remplacer ponctuellement le véritable examen clinique du médecin. 

Accélérer l’entrée dans les parcours de soin et améliorer le suivi

Les téléconsultations devraient déjà accélérer les prises en charge et sans doute désengorger les salles d’attente. En commençant par faciliter le renouvellement des médicaments, qui fait l’objet de près d’une consultation sur deux comme l’affirme le Conseil national de l’ordre des médecins. Autre avantage, ralentir le rythme des transports sanitaires, parfois nécessaires pour une simple consultation. Le lancement de ces actes de téléconsultation permet de franchir un premier pas vers la généralisation de la télémédecine en France.  

 

Pour être remboursé, le patient doit avoir vu son médecin traitant au moins une fois dans les douze derniers mois.

 

La Cnam mise sur plus de 21 millions de bénéficiaires dès 2019. Ce nouveau mode de consultation doit d’abord faciliter le suivi des patients isolés, qui ne peuvent pas se déplacer y compris en Ehpad. Concrètement, le lancement de ces téléconsultations associe très étroitement les personnels de soins. En effet, les infirmiers sont appelés à participer au déploiement de cette pratique notamment en assistant les patients à distance derrière leur écran. Les soignants sont plus que jamais clairement désignés pour rester le maillon fort dans la relation de soin, humaine avant tout, à fortiori lorsque le contact médical devient virtuel. Prochaine étape : faire entrer la télémédecine dans la mécanique hospitalière. Un vrai pari estime la société française de télémédecine. Son président, le professeur Thierry Moulin, neurologue au CHU de Besançon milite d’ailleurs pour que la télémédecine devienne une priorité dans les programmes de formation, dès les premières années d’études. La télérelation en santé ne fait que commencer.

 

Faciliter le suivi des patients isolés, qui ne peuvent pas de déplacer y compris en Ehpad.

 

 

Laurence Mauduit

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