Assimiler de nouvelles méthodes de travail, mémoriser les dossiers des patients, préparer des concours… Utiliser sa mémoire permet de la « muscler », mais attention, fatigue, stress et surmenage la fragilisent.

Qui n’a jamais égaré ses clés ou ses lunettes, oublié un anniversaire ? Plutôt qu’à un défaut de mémoire, c’est généralement dû à un manque d’attention. « Le monde moderne nous soumet à de nombreuses sollicitations et nos écrans sont allumés en permanence, ce qui divise notre attention et provoque un goulot d’étranglement dans le cerveau. Il ne peut en effet traiter que deux tâches en même temps, dont une seule nécessitant de la concentration et une automatisée », sou­ligne le Pr Francis Eustache, neuropsychologue, directeur de recherche à l’Université de Caen et président du Conseil scientifique de l’Observa­toire B2V des Mémoires.

12 % des Français estiment que leur mémoire leur fait régulièrement défaut1.
Après 60 ans, c’est 18 % 1.

Encoder, consolider et récupérer les informations
La mémoire remplit trois fonctions : enregis­trer les informations nouvelles (encodage), les conserver (stockage) et savoir les utiliser lorsque nous en avons besoin (récupération). « Pour ancrer les informations, il faut répéter ce cycle de nombreuses fois. Apprendre sur une période longue en se testant régulièrement est bien plus efficace que le bachotage de dernière minute. Il faut traiter l’information en profon­deur et lui donner du sens », conseille le Pr Francis Eustache. On peut aussi utiliser des moyens mnémotechniques et s’appuyer sur ses cinq sens et des émotions positives (joie, surprise, plaisir…).
Pour trier et consolider les apprentissages de la journée, le sommeil de la nuit suivante est primordial. Attention à la lumière des écrans avant le coucher ! Mettre son cerveau en mode pause favorise aussi la créativité et l’assimilation. Rêvasser, s’ennuyer, marcher sans but… Ce n’est pas une perte de temps, bien au contraire.

Connaître le fonctionnement de sa mémoire
Êtes-vous du matin ou du soir ? Avez-vous une mémoire plutôt visuelle ou auditive ? Pour mieux apprendre et retenir, il faut d’abord connaître son fonctionnement. « Je révise mieux la nuit, car je suis moins distraite, constate Mélanie, 23 ans, infir­mière depuis deux ans dans un service d’urgence référent Covid à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. J’aime comprendre, échanger et apprendre avec d’autres. Dans mes notes, j’utilise des schémas et je mémorise la place de l’information sur la feuille. Au début du Covid, j’ai vécu beaucoup de stress, les protocoles évoluaient sans cesse… Les débriefs avec l’équipe m’ont aidée à prendre du recul, et j’ai telle­ment appris ! »

 Isabelle Gonse

1Étude Odoxa « Regard des Français et des seniors sur les troubles de la mémoire », pour la Société française de neurologie, 2018.

Sept astuces pour booster sa mémoire

Fractionner : Réviser plusieurs fois 20 minutes sur plusieurs jours plutôt que des heures d’affilée en une fois.
Associer : Relier une date historique avec une date personnelle, ou placer des informations dans les pièces d’une maison, ou sur les étapes d’un itinéraire…
Organiser : Créer des tableaux, des dessins, des plans (cartes mentales, etc.).
Marcher : Apprendre en marchant, comme certains comédiens.
Chanter : Surtout en chorale, cela stimule la joie et favorise l’apprentissage.
Lire : Activité cérébrale par excellence, elle sollicite les souvenirs, les émotions, l’imagination…
Jouer : Jeux de logique, de stratégie, quiz, jeux de rôle… Le jeu, le plaisir et le rire stimulent la mémoire.


En savoir plus :
L’Observatoire B2V des Mémoires : cliquez ici

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