Près d’un soignant sur deux dit ressentir une privation de sommeil liée à son travail*. Une réalité encore aggravée par la crise sanitaire et dont les conséquences - burnout, dépression, absentéisme - sont préoccupantes. C’est pourquoi le groupe MNH-nehs a choisi de soutenir l’équipe du CHU de Bordeaux dans toutes les étapes du programme Somnoprev, initié en 2019.
À l’origine du programme Somnoprev : un groupe d’experts des pathologies du sommeil, de la santé publique et de la médecine du travail animé par le professeur Pierre Philip, chef du service universitaire de médecine du sommeil du CHU de Bordeaux.
Une démarche pluridisciplinaire
«Ce projet fonctionne grâce à l’engagement de toutes ces parties prenantes. C’est l’ADN du groupe MNH-nehs que d’agréger des compétences pour proposer des solutions afin d’améliorer la santé des professionnels des hôpitaux », souligne Carine Quinot, responsable grands comptes et projets santé du groupe MNH-nehs.
La première étape, réalisée en juin 2020, a ainsi permis de dresser une cartographie du sommeil des personnels médicaux et non médicaux du CHU de Bordeaux. Pour cela, un questionnaire, simple et rapide à compléter, leur a été envoyé pour cerner leurs habitudes de sommeil. « L’objectif initial a été atteint : 10 % de taux de réponse, soit 1 600 professionnels exerçant au sein du CHU de Bordeaux, majoritairement des soignants, ont complété notre enquête », rappelle Carine Quinot.
À l’issue de ce questionnaire, les professionnels qui présentent un risque de déséquilibre élevé ont été invités à télécharger le compagnon virtuel Kanopée, conçu par l’équipe du professeur Philipe, au sein du laboratoire SANPsy (Sommeil - Addiction- Neuropsychiatrie) de l’université de Bordeaux. À ce jour, l’application Kanopée a été téléchargée 14 000 fois. Elle permet à chacun de repérer ses problèmes de sommeil, d’addiction et de stress, liés notamment à la crise sanitaire, et de solliciter une prise en charge médicale auprès des spécialistes des pathologies du sommeil.

Un programme pragmatique et adapté aux professionnels
Les réponses, en cours d’analyse, fourniront également de précieux indicateurs pour orienter les actions de prévention à mettre en place et évaluer leurs bénéfices. C’est la seconde étape du programme : l’organisation de journées de sensibilisation sur le sommeil et la santé à destination des professionnels de l’établissement avec le concours du Service Santé au Travail et Environnement dirigé par le docteur Catherine Verdun-Esquer.
« L’objectif est de faire connaître aux professionnels des actions individuelles simples pour qu’ils puissent eux-mêmes ajuster leurs habitudes et améliorer leur santé générale », indique Valérie Astruc, directrice de la Qualité de Vie au Travail (QVT) du Pôle Ressources Humaines.
Concrètement, d’ici l’été, dans le respect des gestes barrières, la Direction QVT et le Service Santé au travail vont déployer, grâce aux partenaires mobilisés par le Groupe MNH-nehs, une série d’ateliers thématiques « Nutrition et sommeil » « Activité physique et sommeil » « Vigilance et sommeil » adaptés à leurs contraintes personnelles et professionnelles.
Une initiative adaptable à tous les établissements
« La direction RH-QVT du CHU de Bordeaux souhaitait que le programme Somnoprev soit duplicable car la question du sommeil concerne toutes les filières professionnelles de l’hôpital. Tout a ainsi été mis en œuvre pour concevoir un dispositif robuste qui apporte des bénéfices concrets et mesurables », explique Carine Quinot. La phase d’évaluation des actions menées est d’ailleurs en cours de construction.
Dès sa conception, la dimension régionale et extrarégionale a par ailleurs été présente. Les CHU de Limoges et de Toulouse ont contribué à la définition du programme Somnoprev qui est aujourd’hui également déployé au Centre Hospitalier de Libourne - membre du groupement hospitalier territorial (GHT) Alliance de Gironde - ainsi que dans les établissements du GHT de Tarbes. Chaque établissement pouvant s’approprier la démarche et dimensionner les actions comme il l’entend.
Nadège Audegond
* Étude observationnelle conçue par le réseau Morphée, réalisée en 2018 auprès d’environ 13 000 personnes à travers la France.
À l'Institut de médecine intégrative et complémentaire
Méditation et hypnose pour les soignants
Face au stress, à l’anxiété et à la fatigue des personnels hospitaliers, accrus par la pandémie de Covid-19, l’Institut de médecine intégrative et complémentaire au CHU de Bordeaux propose à ceux qui le souhaitent de participer à des séances d’hypnose médicale individuelles ou des séances collectives de méditation de pleine conscience, en présentiel par petits groupes mais aussi par visioconférence. « Les bienfaits de ces pratiques sont reconnus pour gérer les situations difficiles telles que celle que nous traversons », explique le professeur François Sztark, qui porte ce projet depuis la création du Centre de ressources et de recherche en hypnose et méditation.
Convaincu de la pertinence de cette approche, le groupe MNH-nehs a soutenu financièrement la rénovation du bâtiment qui héberge désormais l’Institut, au cœur du parc de Xavier Arnozan, l’un des sites arborés du CHU de Bordeaux (voir photo). « Nous avons ouvert les portes de l’Institut, aux soignants uniquement, depuis novembre 2020. Quelques derniers travaux d’aménagement restent à réaliser, mais nous espérons l’inaugurer en 2021 », conclut le Professeur Sztark qui poursuit le développement de ce projet avec le concours de la Direction du mécénat du CHU de Bordeaux.

Légende : Le groupe MNH-nehs a soutenu financièrement la rénovation du bâtiment qui héberge désormais l’Institut de médecine intégrative et complémentaire et ses séances de méditation et d’hypnose.