Entre tensions psychologiques et physiques, les soignants sentent un besoin urgent d’accompagnement. Cette deuxième édition de l’Observatoire MNH réalisé par l’IFOP, dresse un état des lieux de la santé des soignants dans l’exercice de leurs fonctions. Les résultats sont éloquents : au quotidien, la santé des soignants est mise à rude épreuve.

LES ENSEIGNEMENTS-CLÉS DE L’ÉTUDE

Les professionnels de santé jugent leur quotidien difficile, tant physiquement que psychologiquement.

Une écrasante majorité des soignants déclare avoir fait l’expérience d’au moins une forme d’incivilité ou de violence, en tant que témoin ou victime. Cette situation concerne notamment 91 % des actifs hospitaliers (dont un tiers « souvent »), 98 % des médecins et 89 % des étudiants en santé. A noter, plus d’un actif hospitalier sur quatre (28 %) a déjà été victime de violences physiques. Les actifs hospitaliers et les médecins sont en première ligne face aux colères des uns et des autres et sont particulièrement concernés par chaque violence évoquée.

Les risques les plus craints dans le cadre de leur métier mettent en lumière la tension psychologique constante à laquelle sont soumis ces derniers

Dans le trio des risques les plus craints par l’ensemble des Français en poste figurent le surmenage ou le burn-out (35 %), le stress (34 %) et la perte d’emploi (21 %).
Si le burn-out est également en tête des préoccupations des professionnels hospitaliers, il l’est dans des proportions bien plus importantes que chez les Français : 64 % des actifs hospitaliers le craignent, 63 % des médecins, 64 % des décideurs et 69 % des étudiants en santé contre 29 % du reste de la population française.
La perte de sens au travail arrive en second risque le plus craint dans le cadre de leur métier pour : 41 % des actifs hospitaliers, 39 % des médecins, 47 % des décideurs et 35 % des étudiants en santé… alors qu’elle est mentionnée par « seulement » 16 % des Français actifs.
Les actifs hospitaliers, sont surreprésentés à appréhender les maladies professionnelles et troubles musculosquelettiques (22 %, + 5 pts vs les Français, + 19 pts vs les médecins, + 17 pts vs les décideurs).

Ces tensions ont des conséquences concrètes et tangibles sur le travail des professionnels hospitaliers et sur leurs besoins d’accompagnement
Les actifs hospitaliers ressentent un besoin indéniable d’être accompagnés à cause de ces tensions subies. Elles ont des conséquences tangibles et notamment sur les arrêts maladie : ils ont été arrêtés en moyenne 26,8 jours au cours des 12 derniers mois, soit 16 jours de plus que l’ensemble des Français en poste, 23 jours de plus que les médecins et 18 jours de plus que les décideurs (nombre de jours déclaratifs dans le cadre de l’enquête). Ces derniers sont également plus touchés que la moyenne des actifs français en ce qui concerne les arrêts de travail pour contamination par le Covid-19 (17 % vs 10 %), pour burn-out (14 % vs 9 %), pour troubles musculo-squelettiques (19 % vs 9 %) ou d’autres motifs de santé (21 % vs 12 %).
Ce sont 8 à 9 actifs hospitaliers sur 10 qui connaissent un membre de leur entourage professionnel qui a eu un arrêt de travail pour chacune des différentes raisons évoquées.
Particulièrement impactés par les difficultés quotidiennes, 95 % des actifs hospitaliers, estiment avoir besoin d’au moins une aide : une meilleure écoute pour 83 %, une prévention pour les TMS pour 64 %, une prévention sur les troubles du sommeil pour 56 % et, pour la moitié, d’une aide psychologique. Le score est bien plus élevé chez l’ensemble des hospitaliers (88 % chez les médecins, 83 % chez les décideurs) que chez les actifs français 69%.
À noter que, en réponse à leur besoin de soutien, les actifs hospitaliers et les étudiants ont le plus confiance (dans l’ordre) en : leur médecin traitant, la sécurité sociale et les mutuelles.

Retrouvez la méthodologie et l’ensemble des résultats de l’étude ici « Présentation Résultats observatoire 2021 »)

 

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