La faculté de médecine de l’université Côte d’Azur de Nice propose depuis novembre dernier un diplôme universitaire (DU) en Intelligence artificielle et Santé. Cette formation a déjà séduit 25 soignants lors de sa première session. Elle sera reconduite sur 2022-2023.
Médecins, pharmaciens, kinésithérapeutes, psychologues, libéraux et hospitaliers, ils sont 25 à avoir suivi pendant six mois la première session du DU « IA et Santé » de l’université de Nice. « L’enjeu de ce diplôme est de répondre à un besoin que j’ai identifié il y a quelques années, témoigne le professeur Olivier Humbert, médecin nucléaire à Nice, membre de l’Institut 3 IA Côte d’Azur. L’intelligence artificielle est une technologie qui s’impose en médecine. Or, lors de leurs études, les professionnels de santé ne sont pas formés aux mathématiques, à la manipulation de données médicales, ni encore au numérique. » Avant de compléter : « Pourtant, le développement d’outils en IA implique la participation des médecins aux projets. Ils doivent être associés à l’élaboration des algorithmes, vérifier que les données en entrée soient de qualité, que la prédiction de l’algorithme n’est pas biaisée, ce qui implique de connaître les bases de l’IA. »
Une formation sur six mois
Pour remédier au problème, le professeur Humbert a élaboré ce DU organisé autour de cinq modules, dont un optionnel : données de santé ; intelligence artificielle fondamentale ; radiomique ; innovation et entrepreneuriat ; programmation pour les sciences de données. « La formation permet d’apprendre à se poser des questions pertinentes et de connaître les limites de l’IA pour effectuer une analyse critique de la solution proposée », explique-t-il. Ce diplôme offre également une approche technique aux étudiants puisqu’ils sont amenés à manipuler des données médicales de haute dimension et à apprendre les bases de programmation pour l’application des modèles d’IA.
Concrètement, les 110 heures de formation sont dispensées par 25 intervenants : des mathématiciens, des data managers et data scientists, une déléguée à la protection des données (DPO), un professeur de droit. Des médecins ayant participé à des projets viennent aussi partager leur expérience. Si la première année a été organisée à la fois en présentiel et en distanciel, la deuxième session se fera majoritairement sur place. Les cours seront également modulés en fonction du niveau des élèves, qui souhaitent généralement initier et développer des projets d’intelligence artificielle utilisant les données médicales.
Laure Martin
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