Des équipes mobiles de néonatologie extrahospitalières vont expérimenter le retour précoce à domicile de bébés nés prématurés. Un modèle emprunté à la Suède.

Environ 60 000 naissances sont prématurées chaque année en France. Et le taux est passé de 4,5 % en 1995 à 6 % en 2016, atteignant actuellement jusqu’à 8 % des naissances, selon l'association SOS Préma et les résultats de la dernière enquête nationale périnatale. Les raisons en sont identifiées : recul de l’âge de la maternité, hausse du recours à la procréation maternelle assistée et, de fait, accroissement des complications en cours de grossesse ainsi que des risques pour le bébé. D’autres facteurs (consommation de tabac, d'alcool, précarité sociale, mais aussi stress et fatigue liés au travail) favorisent également les naissances précoces.

Faciliter le retour à la maison
Pour améliorer la qualité de vie des familles de ces enfants hospitalisés souvent sur de longues durées, la stratégie des 1 000 premiers jours1 a prévu la mise en place d'une expérimentation, pendant trois ans, d’équipes mobiles de néonatologie accompagnant un retour précoce des nouveau-nés prématurés à leur domicile. La France s’inspire en cela d’une organisation déjà mise en place depuis des années en Suède et en Norvège, présentant des résultats positifs en matière de bien-être des bébés et de leurs parents.
Les équipes candidates avaient jusqu’à mi-septembre pour déposer leur projet de prise en charge de bébés « dont l'état de santé ne justifie plus le maintien à temps complet dans l'unité de néonatologie. » Autre condition d’éligibilité au dispositif : la proximité du domicile avec le lieu d'implantation de l'unité de néonatologie. Une dizaine de projets seront sélectionnés et connus prochainement.
Il s’agira de petites unités de 4 à 6 places avec des durées de prise en charge de 7 jours en moyenne (soit 300 à 350 nourrissons/an), plutôt issues des services de néonatologie des maternités de type IIb ou III2. Ces équipes ont pour vocation d’organiser la transition entre l’hospitalisation en service spécialisé et la ville (pédiatres, PMI, sage-femmes). Le dispositif sera bien sûr évalué à des fins de pérennisation.

Suzanne Nemo

(1) Plan gouvernemental d’accompagnement à la parentalité jusqu’aux deux ans de l’enfant, visant à réduire les inégalités sociales et de santé, piloté par le secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles depuis octobre 2020.
(2) C’est-à-dire avec réanimation néonatale et des lits de soins intensifs qui permettent la prise en charge de pathologies plus lourdes. En outre, les structures d’HAD disposant d’une mention spécifique « enfants de moins de trois ans » pourront organiser la prise en charge.

 

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