Au contact des animaux, les personnes en situation de handicap retrouvent le sourire et la confiance ; ça marche aussi avec les perruches et les pigeons. La preuve en Bretagne aux côtés d'Yvan Gilbert, le dresseur du Tropical Parc.

 

Passé par le Puy du Fou et le zoo de Branféré, Yvan Gilbert exerce depuis trente ans sa passion devenue un métier. A la belle saison, l'oiseleur orchestre les spectacles aériens d'un parc animalier à Saint-Jacut-les-Pins (56), peuplé de 200 oiseaux exotiques. Mais depuis un an, le dresseur du Tropical Parc oeuvre aussi bénévolement auprès des personnes en situation de handicap.

Escorté d'une vingtaine de volatiles apprivoisés, prêtés par le parc, Yvan Gilbert organise des animations dans les foyers de vie, les EHPAD et les IME du Grand Ouest.

Son leitmotiv ? « Faire du beau pour faire du bien».

L'oiseleur fait danser les perruches au son de la flûte. Il fait gambader les pigeons sur les bras des résidents. Les cages grandes ouvertes, il offre à son assistance un joyeux ballet de plumes, de couleurs et de roucoulements. «Un moment d'émerveillement simple qui déclenche des émotions fortes, résume le dresseur. Les oiseaux ne jugent pas. Ils se posent sur toutes les mains».

l

Yvan aide son public à apprivoiser ses craintes, à sortir de son isolement en toute confiance. Plus tactiles, plus affectueux, les oiseaux familiers se prêtent mieux à l'exercice que les rapaces.

okey

Une expérience personnelle

Yvan Gilbert ne se prétend pas médecin. Plutôt "saltimbanque" ou "pédagogue". Mais il connaît aussi les vertus apaisantes des animaux pour les personnes en situation de handicap psychique ou moteur. C'est sa vie. «Je souffre moi-même de troubles bipolaires. Je me suis beaucoup ennuyé à l'hôpital où toutes les journées se ressemblent. La nouveauté apporte de la joie».

En pratiquant la zoothérapie, le dresseur passe un message. 

«Il n'y a rien de pire que le sentiment d'inutilité. Se soigner par l'activité, c'est le meilleur traitement. Je dis que les oiseaux m'ont sauvé.»

A Crac'h, la résidence Saint-Georges a été le premier foyer de vie à accueillir le dresseur en animation. Marina Bonnec, aide-médico-psychologique, était présente. «Tout contact avec un animal apaise. C'est pourquoi nous nourrissons déjà un chat, des lapins, des moutons, des brebis, des alpagas... Mais les oiseaux offrent aussi un spectacle qui fait travailler l'attention, le regard.» Sollicité par un nombre croissant d'établissements, Yvan Gilbert commence lui aussi à voler de ses propres ailes.

Olivier Brovelli

 

 

 

 

Cela pourrait vous intéresser.

Lire aussi.

FAMILEO, la gazette qui retisse les liens familiaux

12/03/19

FAMILEO, la gazette qui retisse les liens familiaux

L'Orchestre des Hospices Civils de Lyon en concert

07/06/19

L'Orchestre des Hospices Civils de Lyon en concert