Face à des ruptures de médicaments et de dispositifs médicaux de plus en plus fréquents, les pharmaciens hospitaliers s’organisent.

Engendrés par la crise de la Covid-19, des pics de demandes pour certains traitements ont révélé au monde les limites des politiques de délocalisation et de production à flux tendu dans l’industrie pharmaceutique. À chaque vague de la pandémie, les hôpitaux ont manqué d’hypnotiques et de curares…
En tout, 2 446 ruptures ou risques de ruptures de stocks de médicaments ont été signalés en 2020, soit 1 000 de plus que l’année précédente ! L’État a donc réagi. En juin 2020, il a fait une priorité de la relocalisation de production de certains principes actifs essentiels, comme le paracétamol. En novembre 2020, il a créé un réseau, e-Dispostock, sur lequel tous les pharmaciens hospitaliers déclarent leurs stocks sensibles et peuvent visualiser ceux de leurs confrères, pour envisager des échanges, quand c’est possible. Surtout, un décret, publié le 30 mars 2021, impose aux laboratoires pharmaceutiques de constituer des stocks de sécurité pour tous les médicaments d’intérêt thérapeutique majeur (MITM) et, en cas de risques de tensions d’approvisionnement pour l’un d’eux, d’en informer au plus tôt l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), en indiquant des références de substitution pour les prescripteurs. Mais les pharmaciens hospitaliers n’ont pas attendu la Covid-19 pour s’organiser.

« Les ruptures de stock représentent une perte de chance pour certains patients . »

Une préoccupation ancienne
Depuis une dizaine d’années, il est devenu fréquent de voir des chimiothérapies interrompues, des vaccinations reportées ou des protocoles de soins redéfinis faute de stocks suffisants. «Dans les commissions du médicament et des dispositifs médicaux (COMEDIMS) des hôpitaux, les pharmaciens et équipes médicales évoquent de plus en plus souvent des tensions d’approvisionnement, cherchant ensemble des solutions acceptables (substitution, épargne…) à ces situations », explique le Dr. Patrick Rambourg, président de la section "Hôpital" de l’Ordre des pharmaciens.
Depuis 2019, nous mettons par ailleurs à disposition des pharmaciens un logiciel, DP-Ruptures, qui leur permet de nous alerter dès qu’ils rencontrent pendant plus de 72 heures un problème pour commander un médicament. Nous pouvons ainsi voir ce qu’il en est auprès des fabricants.» C’est via ce même outil que l’ANSM pourra relayer les alertes des industriels vers les pharmaciens, pour une anticipation encore plus précoce des risques de ruptures.

Émilie Tran-Phong

17 % seulement des principaux médicaments utilisés à l’hôpital sont produits en France.
Source LEEM.

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