Plusieurs structures médico-sociales dont l’objectif est d’améliorer le parcours complexe des femmes victimes de violences ont ouvert ces derniers mois. L'idée est d'en proposer une dans chaque groupe hospitalier.
Bordeaux, Brives, Reims, Sarcelles, Bichat, Marseille, prochainement la Pitié-Salpêtrière et l'Hôtel-Dieu… Vingt-deux Maisons des Femmes, sur le modèle de celle de Saint-Denis, la pionnière, née en 2016, ouvrent ou sont en projet, au sein d’hôpitaux publics, regroupées dans le collectif ReStart (pour renaissance). L'idée est de simplifier le parcours souvent morcelé de ces femmes, de leur proposer une prise en charge complète et coordonnée entre l’hôpital et la ville mais aussi d'assurer des permanences directement à l'hôpital : sanitaire et médicale (sage-femme, gynécologue, infirmier, psychologue...) ; sociale (accès au droit avec des travailleurs sociaux et des associations, mais aussi groupes de paroles et ateliers) ; juridique (conseils d’experts de l'aide aux victimes) ; judiciaire (permanences policières pour le dépôt de plainte).
Différents parcours des soins
Si des différences existent selon les lieux, les Maisons des Femmes sont toutes des structures
hospitalières, sans hébergement. Elles constituent des portes d’entrée par le soin. Un lieu repéré par les femmes victimes de violences, mais aussi par les professionnels pour les y orienter. À Marseille, qui a ouvert en janvier, Anaïs Nuttall, gynécologue médicale, docteur junior, travaille sur le projet depuis près de 2 ans : « Nous avons décidé de créer 4 parcours de soins distincts : violences conjugales ; planning et IVG pour les femmes victimes de violences avec un aspect préventif – un centre de gynécologie social intra APHM existant déjà ; mutilations sexuelles féminines ; femmes vulnérables enceintes. Nous réfléchissons aussi à un parcours pour les victimes d’inceste. »
La coordination avec la ville se fait notamment à travers les formations aux médecins généralistes et gynécologues, mais aussi grâce aux partenariats avec les associations qui accompagnent depuis longtemps les femmes : Solidarité femmes 13 (écoute et formation), Centre d’information sur le droit des femmes et des familles (permanences juridiques), Association d’aide aux victimes (préparation d’une audience, d’un procès, etc.)…
Suzanne Nemo