Souvent abordée sous l'angle du soin, l'équitation est aussi pratiquée par les personnes en situation de handicap comme un sport à part entière. Juste pour l'amour du cheval.
Le cheval qui soigne, apaise, met en confiance... Le cheval qui fait travailler l'équilibre, le tonus musculaire, l'autonomie... Les bienfaits des chevaux sur la santé physique et mentale n'est plus à prouver. Petit à petit, l'équithérapie a trouvé sa place dans les centres équestres auprès des instituts médico-sociaux. Mais l'équitation est aussi une pratique purement sportive, accessible à la plupart des handicaps, en loisir comme en compétition. Et ceci avec ou sans aménagements spécifiques pourvu que l'encadrement soit compétent, les techniques employées adaptées et sécurisantes.

Bêtes de concours
L'équitation handisport se pratique exclusivement dans les établissements affiliés à la fédération française d'équitation - dont certains ont ouvert une section handisport. Trois disciplines se pratiquent : le dressage, le saut d'obstacles et l'attelage. Mais seul le dressage propose à ce jour un circuit international.
Le dressage para-équestre est inscrit au programme des Jeux paralympiques de manière systématique depuis 1996. Les athlètes sont répartis en catégories, appelées "grades", classés selon des critères de mobilité, de force et de coordination. Les hommes et les femmes concourent ensemble, en constume avec un casque de protection et leur propre cheval en compétition internationale.
Les règles sont quasi identiques à celles des valides en compétition. Mais les cavaliers handicapés ont le droit d'utiliser une selle adaptée, des rênes à poignées ou des étriers de sécurité pour parer aux chutes. Un cavalier non-voyant ou malvoyant peut être guidé à la voix depuis le bord de piste. C'est notamment le cas dans les concours de sauts d'obstacles (CSO) où les cavaliers handicapés visuels sautent des barres placées à 0,70 m.
En mode loisirs
La fédération française handisport recense 97 clubs qui animent une section équitation ouverte aux personnes en situation de handicap physique et/ou sensoriel. Huit d'entre eux bénéficient du label club handisport garantissant l'accessibilité du site, la qualité de l'encadrement, des services et des conditions de pratique. Pour faciliter la pratique, plusieurs clubs disposent d'un véhicule équipé d'un bras articulé destiné à la mise en selle par levage mécanique.
Olivier Brovelli
Eric Estrier, président de l'association Handi équi'compet
Le para-dressage est accessible à des handicaps très lourds. Des personnes aveugles, amputées, hémiplégiques ou paraplégiques pratiquent la discipline en compétion. La selle adaptée est une aide technique indispensable. Mais ce n'est pas le plus important. L'obstacle est souvent financier. Le frein est aussi psychologique : « En suis-je capable ? ». Sachez que certains cavaliers sont devenus handicapés après une chute de cheval... Ils se reconstruisent avec l'équitation handisport.