À la découverte des professionnel(le)s de santé, acteurs au quotidien de l'hôpital aujourd'hui. Partagez une journée avec Marion Traverse, 26 ans, ergothérapeute au service Soins de Suite et de Réadaptation (SSR) du Centre hospitalier du Val de Saône Pierre Vitter à Gray (70) depuis janvier 2017.
Enthousiaste, les yeux rieurs, Marion fait partie des gens qui aiment profondément leur métier et ça se voit. Cette jeune ergothérapeute qui, déformation professionnelle, se balade toujours avec une clé 6 pans dans son sac à main, participe à une meilleure connaissance de ce métier qui ne compte que quelques milliers d’intervenants en France.
MA VIE AVEC FLORIAN
« Je suis en couple avec Florian, originaire de Dijon, depuis l’âge de 17 ans. Il travaille en qualité de conseiller à dominante entreprise à Pôle emploi à Dijon. Nous n’avons pas encore d’enfant, ce qui nous laisse beaucoup de temps libre car j’ai la chance d’avoir des horaires de travail fixes (8h30-16h15). Contractuelle en CDI, je bénéficie de 25 jours de congés annuels, 7 RTT. Florian est passionné de “retrogaming” (joueur et collectionneur de jeux vidéo anciens). Il fait aussi partie de deux groupes où il joue de la guitare et de la basse. Je lis beaucoup : des policiers, des romans fantastiques, des histoires de vie, je suis aussi fan de mangas. J’adore confectionner des pâtisseries. Depuis peu je me suis mise au tricot ».
MON PARCOURS AVANT DE CHOISIR L’ERGOTHÉRAPIE
« Originaire de Marsannay-la-Côte en Côte d’Or, j’ai passé un bac S. J’étais plutôt une bonne élève, et, sans vraiment me poser de questions, j’ai enchaîné sur une prépa agro-véto puis deux années en fac de biologie à Dijon. Au bout de 3 ans, je me suis aperçue que ce n’était pas ce que je voulais faire. Le hic : je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. J’avais un profil scientifique mais envie d’un travail avec une forte dimension humaine. J’aimais le secteur médical mais la vue du sang me dérangeait. J’ai réalisé un bilan de compétences et le métier d’ergothérapeute est apparu comme une évidence. J’ai été admise sur concours à l’UPEC de Créteil et j’ai obtenu mon diplôme d’Etat en 2015.
En octobre 2015, j’ai débuté avec un mi-temps en SSR au CH de Gray et un autre à l’EHPAD Alfred Dornier à Dampierre-sur-Salon.
Fin 2016, la direction du CH de Gray m’a proposé le plein temps que j’occupe actuellement sur le plateau de rééducation pour tous les services du CH et de l’Equipe Mobile de Gériatrie.
Nous disposons d’un immense espace de travail.
J’interviens également à domicile pour l’équipe mobile. L’infirmière coordinatrice, Marie Gaudinet, peut faire appel à nous pour évaluer les capacités d’une personne à rester à son domicile (grâce à des évaluations des capacités motrices et cognitives pour gérer les actes de la vie quotidienne et entretenir son logement, en toute sécurité) ou préconiser des aides techniques (choix du matériel pour la réalisation des transferts, déplacements, habillage…) et donner des conseils en aménagement (désencombrement, installation d’une rampe d’accès, travaux dans les salles de bains, cuisines…) ».
« On ne choisit pas le métier d’ergothérapeute par hasard. Il s’agit vraiment d’un métier passion »
MON MÉTIER D’ERGOTHÉRAPEUTE
« On ne choisit pas le métier d’ergothérapeute par hasard et certainement pas pour la reconnaissance. Il s’agit vraiment d’un métier passion. La discipline est encore peu représentée en France, souvent méconnue et peu valorisée. Combien de fois nous avons entendu : “l’ergo quoi déjà ?!” La méconnaissance d’un métier entraîne ce type de remarque. Pour certains, notre rôle est de placer des mousses autour des lits, ou de faire de l’occupationnel, voire de l’animation (poterie, macramé avec les patients). J’aime profondément mon métier car il est très proche de l’humain. Je netraite pas une pathologie mais j’interagis avec un être humain.
Mon mémoire de fin d’études s’intéressait à comment la mise en place de la relation thérapeutique au travers de l'utilisation du jeu favorise l'engagement du patient dans sa rééducation.
Pour résumer mon métier sur le plan rééducationnel, je dirais que, grâce à des techniques de rééducation qui passent par des activités artistiques, manuelles ou ludiques, l'ergothérapeute aide les personnes souffrant d'un handicap à retrouver l'autonomie nécessaire à leur vie quotidienne, professionnelle et familiale.
Le métier d’ergothérapeute, en fonction du lieu d’exercice, peut être très différent : en psychiatrie, pédiatrie, gériatrie…. On ne peut donc pas s’en lasser ».
Diaporama
24h chrono avec Marion Traverse, ergothérapeute au Centre hospitalier du Val de Saône - Pierre Vitter.
7h
« Si le réveil sonne c’est que nous sommes en semaine. Je suis un des rares métiers en milieu hospitalier à avoir tous mes week-ends ! Je me lève, me prépare rapidement. Florian décolle de la maison avant moi, entre 7h30 et 7h45 ».
7h50

8h15

8h30

9h15

9h30

10h

11h

11h30

12h30

13h

14h30
« Chaque mardi de 14h30 à 16h15, nous participons à un staff avec le cadre de santé, le médecin et l’ensemble des professionnels du SSR. Le but est de valider les projets thérapeutiques individualisés (PTI) de chaque patient, d’établir un constat des progrès de chacun ainsi que l’état d’avancement des démarches administratives (préparation à l’entrée en maison de retraite, retour à domicile…). Une fois rédigé, le PTI est présenté pour avis et validation au patient ou ses proches afin d’obtenir leur engagement au sein de la démarche de soins ».
15h

15h45

16h

16h30

17h

23h
« Extinction des feux après avoir visionné une petite série ».
Comment devient-on ergothérapeute ?
22 instituts agréés préparent, en 3 ans, au Diplôme d'Etat d'ergothérapeute avec un niveau Licence permettant des passerelles avec l'université et, éventuellement, d'autres filières.
Les études comportent une alternance de cours et de stages et la réalisation finale d'un mémoire.
Les ergothérapeutes peuvent intervenir dans plusieurs types de structures : à l'hôpital ou dans des services extra-hospitaliers auprès d'adultes et d'enfants. Ils peuvent aussi travailler dans des structures médico-sociales ou sociales.
Plus d'infos :
Association Nationale Française des Ergothérapeutes (ANFE)
Zoom sur le Centre Hospitalier du Val de Saône Pierre Vitter
Le Centre Hospitalier du Val de Saône (CHVS) est un établissement public de santé, régi par le Code de la Santé Publique. Le CHVS a une activité de court-séjour et d’hébergement, il comprend plusieurs sites :
- Site de l’hôpital : 1, rue de l’Arsenal à Gray (70)
- Sites des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) de 351 lits :
⇒Hôtel-Dieu à Gray (166 lits)
⇒Les Capucins à Gray (85 lits)
⇒Maison de retraite de Oyrières (19 lits)
⇒St-Hilaire à Pesmes (40 lits)
⇒Les Lavières à Champlitte (40 lits d’accueil permanent et 1 lit d’accueil temporaire).
Depuis le 1er juillet 2016, le Centre Hospitalier du Val de Saône de GRAY a rejoint le GHT Centre Franche-Comté aux côtés de 10 autres établissements :
- Centre de soins et d'hébergement de longue durée Jacques Weinman, Avanne-Aveney;
- Centre hospitalier de Baume-les-Dames ;
- Centre hospitalier régional universitaire de Besançon ;
- Centre de long séjour de Bellevaux, Besançon ;
- Centre de soins et de réadaptation Les Tilleroyes, Besançon ;
- Centre hospitalier Louis Pasteur de Dole
- Centre hospitalier Paul Nappez, Morteau ;
- Centre Hospitalier Saint-Louis, Ornans ;
- Centre hospitalier intercommunal de Haute-Comté ;
- Etablissement de santé de Quingey.
Le centre hospitalier de Novillars et le CHS de Saint-Ylie Jura sont associés au groupement pour la rédaction de son projet médical.
Le pôle hospitalisation composé des services de Médecine, du SSR dispose d’une capacité d’accueil de 70 lits.
L’équipe du SSR (16 lits) est composée d’1 cadre de santé à mi-temps, d’1 praticien hospitalier, ainsi que d’infirmières, d’aides-soignantes, d’agents des services hospitaliers, de 2 ergothérapeutes, 1 kinésithérapeute ainsi que tous les services transversaux (diététique, service social…).
Le pôle urgences consultations est composé d’un service d’urgences 24h/24, d’un SMUR, d’une Unité d’Hospitalisation de Courte Durée (UHCD) (2lits), d’une Unité de surveillance continue (9 lits), d’un Service de Consultations pluridisciplinaires (Angiologie, Cardiologie, Chirurgie, Traumato-Orthopédique, Chirurgie Viscérale, Chirurgie Vasculaire, Consultation mémoire, Diabétologie-endocrinologie, Gastro-entérologie, Néphrologie, Neurologie, O.R.L, Pneumologie, Rhumatologie, Urologie, Planning familial, Addictologie par ANPAA 70), d’un Centre Périnatal de Proximité Unité mère-femme (gynécologie, sage-femme et suivi de grossesse), d’un Service d’Imagerie Médicale (Radiologie-Echographie-Scanner), d’un Laboratoire et Dépôt de produits sanguins labiles.
Le pôle EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées) quant à lui, accueille 351 personnes âgées.
Reportage réalisé par Paquerette Grange
Photos Valérie Hue