A la découverte des professionnel(le)s de santé, acteurs au quotidien de l'hôpital aujourd'hui.
Partagez une journée avec Julie Segneurin, 37 ans, brancardière aide-soignante au sein du Groupe Hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis.
Les clichés ont la vie dure. « Pourquoi, lorsque l’on évoque le métier d’agent de brancardage devrait-on penser à un homme ? », sourit Sylvie Charuau, cadre de santé “Brancardage et Équipe centralisée des coordinatrices” au sein du Groupe Hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis. Dans l’équipe qu’elle encadre, Julie fait partie des 13 femmes brancardières sur 34 agents : « le hasard des recrutements, mais un vrai plus pour l’équilibre du service ». Depuis 12 ans, Julie, « brancardière très investie dans son travail », assure ses missions « toujours avec le sourire ». Elle témoigne sur ce “métier de l’ombre” mais essentiel à l’hôpital.
MON PARCOURS
Après mon bac et quelques petits boulots, j’ai suivi une formation d’aide-soignante à La Rochelle. Quelques semaines avant la fin du cursus, j’ai postulé auprès du Groupe Hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis pour un poste d’aide-soignante. On m’a proposé de rejoindre l’équipe de brancardage. J’ai accepté et tout s’est enchainé. Je suis sortie de l’école le vendredi, et, le lundi, je démarrais au CH.
Je m’étais dit : si cela ne te plaît pas, tu changeras. Et je n’ai jusqu’à présent pas eu envie !
MA VIE DE FAMILLE
Je suis pacsée avec Anthony, technicien chez Alstom et nous avons deux enfants Manon, 8 ans et Arthur 4 ans. Nous sommes tous les deux originaires de La Rochelle et on a la chance d’avoir nos 4 parents ici, disponibles et demandeurs pour s’occuper des enfants. Depuis qu’ils sont nés, l’organisation a toujours été simple grâce au soutien actif des grands-parents. Anthony a des horaires réguliers. Il commence vers 8h et il finit tous les jours à 18h. Ce qui n’est pas mon cas : mes horaires changent tous les jours. Je peux travailler tôt le matin ou tard le soir. Si je commence à 9h j’ai le temps de préparer les enfants pour aller à l’école. Si je débute plus tôt, mon père vient à la maison et les emmène. Plus petits, ils allaient chez une nounou. Anthony se chargeait de les déposer. Si je suis du matin, je finis à 15h et je récupère les enfants à l’école à 16h30. Autrement c’est un des grands-parents qui s’en charge et le mercredi aussi. Nous avons une organisation bien huilée.
MON MÉTIER AU QUOTIDIEN
Grâce à mon métier, je suis toujours en mouvement : moi qui n’aime pas la routine, c’est parfait ! Je travaille le plus souvent en binôme. Lorsque ce n’est pas le cas, la charge est très importante. Il est alors plus difficile de gérer les pics d’activité. Mais un projet de logiciel de régulation des transports est en cours sur l’établissement, et devrait mieux répartir les demandes.
J’aime la mobilité et le contact avec toutes les équipes de soin. Le métier de brancardière est très humain : j’essaie toujours d’échanger avec le patient, de discuter de tout, sauf de sa pathologie, de le rassurer si possible… Et j’y arrive le plus souvent !
En 2016, j’ai suivi quelques jours de formation en hypnose pour m’aider à communiquer avec les patients. C’est un vrai plus pour l’accompagnement.
Propos recueillis par Paquerette Grange
Reportage photos Valérie Hue
Diaporama
24h chrono avec Julie, brancardière aide-soignante au sein du Groupe Hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis
Zéro routine

« Mes journées de travail se suivent mais ne se ressemblent pas ! Je peux commencer au plus tôt à 7h30 ; je finis au plus tard à 21h. La seule chose qui ne change pas, c’est mon temps de travail : 7h36 ».
L’organisation

« J’ai mon planning au moins 15 jours à l’avance, ce qui me permet de m’organiser. On s’arrange entre collègues si nécessaire. Je travaille un week-end toutes les 12 semaines. J’ai 5 semaines de congés payés et 14 RTT ».
Un matériel diversifié

« Mon métier est assez physique. J’utilise différents supports de transport pour déplacer les patients dans les services : brancards, bien sûr, mais aussi fauteuils roulants, lits d’hôpital… ».
Une équipe performante

Prendre 5 minutes pour se détendre. « Nous sommes une équipe de 34 agents de brancardage, 5 CAE (Contrat d’accompagnement dans l’emploi) et 1 régulateur (ancien permanencier du SAMU). Malgré les rushs et la difficulté à anticiper nos transports de patients, nous parvenons à répondre à l’ensemble des demandes ».
Des maillons essentiels

« Agent de brancardage est un “métier de l’ombre”. Et pourtant ce sont des maillons indispensables dont on ne pourrait pas se passer dans un hôpital. Il me semble que l’on ne les prend pas toujours assez en compte. Il est important de re-sensibiliser les soignants et les médecins sur leur rôle clé au sein de nos établissements » commente Sylvie Charuau, cadre de santé.
Un binôme bienvenu

« J’apprécie vraiment de travailler en binôme avec Julie. Elle est toujours positive et souriante » témoigne Jean-Marc, ambulancier de 1999 à 2009, et désormais agent de brancardage au Groupe Hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis depuis 2008.
Le sens de l’orientation

« Notre métier exige de connaitre parfaitement la géographie et l’organisation interne de l’établissement dans lequel on travaille ».
Un métier sportif

« On évoque souvent la force physique pour ce métier. Finalement, il faut surtout avoir de bonnes jambes » s’amuse Julie qui parcourt jusqu’à 14 km par jour.
13 Femmes

Julie et sa collègue Karine font partie des 13 femmes brancardières du Groupe Hospitalier de La Rochelle-Ré-Aunis.
Un accompagnement parfois difficile

« On voit beaucoup de monde et de pathologie : de la naissance à la chambre mortuaire. Ce transport est compliqué, surtout quand les patients sont jeunes ».