Comment concilier vie privée et travail lorsque l'on est professionnel de santé aujourd'hui ? Partagez une journée avec Guillaume Prenveille, 32 ans, infirmier depuis 7 ans aux urgences du centre hospitalier de Falaise en Normandie.
ORIGINAIRE D'AVRANCHES DANS LA MANCHE, GUILLAUME EST ARRIVÉ IL Y A 10 ANS À FALAISE, CITÉ MÉDIÉVALE OÙ NAQUIT GUILLAUME LE CONQUÉRANT.
C'est ici, à une quarantaine de kilomètres de Caen, qu'il a suivi sa formation à l'IFSI puis accepté un poste d'infirmier aux urgences du centre hospitalier.
MA COMPAGNE LUCILE, NOTRE VIE DE COUPLE
«Nous nous sommes rencontrés durant nos études à l'IFSI. Lucile est infirmière depuis 2008 à l'hôpital de Falaise. Après 6 années en gériatrie, elle est passée en chirurgie digestive/urologie. Le fait que nous soyons tous les deux infirmiers dans le même centre hospitalier simplifie notre vie de couple. Nous n'avons pas d'enfant pour l'instant ce qui nous permet de profiter pleinement de nos horaires décalés.
On essaie de faire coïncider nos plannings autant que possible pour avoir au moins deux week-ends par mois ensemble. On est conscient que cela risque de se compliquer lorsque nous aurons des enfants. Ce n'est pas facile de trouver des nounous qui prennent des gardes très tôt ou très tard dans une petite ville de province. Il faudra que l'on fasse des choix.
Aujourd'hui, cela ne nous dérange pas, pour les vacances, d'être un peu tributaires du planning de ceux qui ont des familles. On prend les nôtres en juin et en septembre. C'est une chance de pouvoir partir hors périodes scolaires.»
MON MÉTIER D'INFIRMIER AUX URGENCES
«J'ai débuté à l'hôpital de Falaise sur deux services : les urgences et la pédiatrie. Au bout de 10 mois j'ai choisi les urgences à plein temps. Cela me correspondait plus. J'aime l'intensité, la dynamique et la diversité des urgences, aller régulièrement en intervention à l'extérieur avec le SMUR. Il n'y a pas une journée qui se ressemble vraiment.
Notre équipe est composée de 7 infirmiers, 5 aides-soignants et 4 médecins, plus un pôle intérimaire de médecins.
On travaille sur 3 places horaires :
- Le matin : de 6h40 à 14h20,
- L'après-midi : de 13h40 à 21h20,
- En intermédiaire (1 fois tous les 3 mois durant 1 mois) : de 10h à 20h.
Autant je suis un contemplatif voire une rêveur dans ma vie perso, autant j'aime l'action et la rapidité dans mon métier.
J'apprécie la polyvalence que nous offre une petite structure. Cela nous permet, à la différence d'un CHU, de réaliser des gestes plus variés.»
LA PHOTO, MA PASSION
«La photographie c'est une histoire de famille. Mon grand-père était photographe professionnel, mon père passionné. C'est lorsque mon père est décédé que j'ai eu envie de comprendre ce qui le poussait à passer autant de temps derrière son objectif.
Désormais, il n'y a pas une semaine où je ne fais pas de photo. J'ai imaginé dernièrement une vidéo avec plus de 7 000 photographies de Falaise. J'ai en projet de réaliser une vidéo sur l'arrivée aux urgences vue par un enfant.
Si un jour je change de métier, ce sera pour devenir photographe professionnel.»
DIAPORAMA
24h chrono avec Guillaume, infirmier aux urgences de Falaise

Si je suis du matin, le réveil sonne à 5h40. Il me faut au moins 20 mn pour émerger.

Quand Lucile est aussi du matin, on prend notre café ensemble.

Mais elle part avant moi car elle a un temps de transmission plus long dans son service. Je “décolle” à 6h35.

On habite à 1 km du centre hospitalier. Selon la saison, j'y vais en voiture, à vélo ou à pied. C'est un luxe de vivre à côté de son lieu de travail.

Nous habitions encore plus près avant. Mais c'était trop parce que j'avais du mal à me déconnecter. Je pouvais voir de notre fenêtre le camion des pompiers ou le véhicule du SMUR arriver.

Dans la salle de transmission pour la réunion d'équipe quotidienne.

On échange beaucoup entre nous. J'ai la chance de travailler avec une équipe où tout le monde s'entend très bien. D'ailleurs, on se retrouve régulièrement le week-end pour faire du sport, des courses d'orientation...

Chaque matin, parmi mes missions, je vérifie l'équipement du véhicule du SMUR (Service Médical Urgence et Réanimation). On doit être prêt à partir à tout moment.

Il est courant d'évoquer un cas de patient avec le médecin chef Mohammed El Andaloussi et Stéphanie Ehrlacher, cadre des urgences.

«Cela fait 22 ans que je suis ici. Nous sommes une famille. Pour nous, l'humain est primordial», sourit Mohammed El Andaloussi, le médecin urgentiste.

Dans le box 2, je pose une perfusion après avoir réalisé une désinfection en 4 temps.

La prise de tension, la prise de température, le scope, l'évaluation de la douleur font partie des gestes quotidiens d'un infirmier aux urgences.

Je ramène, sur un brancard, un patient qui vient de passer un examen complémentaire en radiologie.

L'accueil aux urgences : certains patients sont envoyés par leur médecin. Je dois prendre connaissance du courrier du professionnel de santé.

J'appelle un centre d'examen médical. Je me suis aperçu que les résultats reçus n'étaient pas complets.

14h30, je quitte l'hôpital. Je ne prends quasiment jamais mon déjeuner au centre hospitalier.

5 minutes plus tard, je suis à la maison. La plupart du temps, j'enchaîne ensuite sur une activité sportive : piscine, course, volley puis de la photo.
Si Lucile est du matin, on va se balader ensemble. Si elle est d'après-midi, je l'attends pour dîner. Elle rentre rarement avant 22h15. Du coup, on se couche souvent tard, mais je trouve que c'est important de passer ce temps ensemble pour débriefer de nos journées.