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En mars, l’Inter Syndicale nationale des internes (Isni) lançait sur les réseaux sociaux #ProtegeTonInterne, une campagne dénonçant le harcèlement et la charge de travail exténuante des internes. Qui peut pousser certains au suicide.

 

Ils s’appelaient Valentin, Tristan, Quentin, Élise, Florian ; deux sont restés anonymes selon le souhait des familles. Ils étaient internes en médecine et se sont suicidés en 2021, 2020 ou 2019. Le 17 avril, un hommage silencieux leur était rendu devant le ministère de la Santé, à l’initiative de l’InterSyndicale nationale des internes (Isni), à la suite du décès de Valentin, le 30 mars dernier, interne en première année de radiologie, le 5e mort en trois mois. Du jamais vu, aggravée par la crise Covid et la charge de travail exponentielle, que l’Isni avait, déjà en 2019, chiffrée à 58 heures en moyenne, sans récupération (contre 48 heures légalement autorisées), et qui atteindrait à présent parfois 90 heures – avec une part administrative très lourde. « L’interne est littéralement enfermé dans son hôpital et dans son service, avec des semestres à valider et une thèse à passer. Râler peut lui coûter cher », estime Gaëtan Casanova. Le président de l’ISNI et interne d'anesthésie-réanimation témoigne d’« une montée d’angoisse très forte chez les étudiants, déjà très sollicités, notamment chez les plus fragiles, en début de deuxième vague, lorsqu’Emmanuel Macron a appelé les soignants à une mobilisation plus grande encore, mais matériellement et humainement impossible. »

Nécessaire décompte des heures

L’Isni a décidé de réagir en lançant la campagne #ProtegeTonInterne, appelant de ses vœux la nécessité absolue de décompter le temps de travail, demande à laquelle le ministre de la Santé n’a pas accédé ou répondu pour l’instant : « Par crainte, estime Gaëtan Casanova, qu’il ne mette en lumière la violation perpétuelle de la loi et que les praticiens hospitaliers ne demandent la rémunération d’heures supplémentaires, qui se révèlerait extrêmement coûteuse.  L’hôpital public et les CHU sont organisés autour de l’exploitation injustifiée de la vulnérabilité d’une classe de médecins que sont les internes. »

 

Suzanne Nemo

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