C’est dans le processus général de modernisation de l’hôpital qu’a évolué la fonction d’ingénieur hospitalier. Dans les années 50, ils se comptaient sur les doigts de la main. Fin du XXe siècle, on en dénombrait 1050. Le support technologique facilite le travail des chercheurs. Au laboratoire, l’ingénieur biologiste est essentiel. Hans Kerc’hrom, 35 ans, occupe ce poste au laboratoire de biologie médicale du CHU de Nantes, depuis 4 ans.
QUELLES SONT LES FONCTIONS D'UN INGÉNIEUR BIOLOGISTE HOSPITALIER ?
Je travaille au service d’immunologie – secteur leuco plaquettaire du laboratoire. Ce qui est rare, c’est que je cumule deux fonctions : celle d’ingénieur technique et celle d’ingénieur qualité. En tant qu’ingénieur biologiste, j’assure la transition entre les techniciens qui réalisent les analyses et manipulent, et les biologistes qui attendent un résultat et le rendent. Je gère donc les problèmes techniques et la mise au point du matériel, des automates.
En revanche, je n’ai aucune responsabilité sur le rendu des résultats. Je les valide techniquement. Mes missions, comme mes journées, sont très variées. Je fais le va-et-vient entre mes deux fonctions. Je peux faire de la maintenance d’automates, m’assurer des contrôles passés. Il y a des périodes qui sont plus de l’adaptation technique, de la mise au point ; on peut appeler cela de la recherche et du développement. Je rédige des procédures de modes opératoires ainsi que des documents qui servent à la réalisation des analyses. Je travaille aussi sur du paramétrage d'outils et de logiciels. Disons en résumé que j’aide à la mise en oeuvre et au développement de nouvelles méthodes ou technologies pour l’expérimentation en biologie. Je veille également à la formation des personnes aux techniques et aux procédures au sein du laboratoire.
DE QUI DÉPEND UN INGÉNIEUR BIOLOGISTE HOSPITALIER ET QUELLES RELATIONS ENTRETENEZ-VOUS AVEC LES AUTRES PROFESSIONNELS DU LABORATOIRE ?
Il y a plusieurs services (immunologie, bactériologie, parasitologie, mycologie médicale, etc.) qui sont regroupés au sein du laboratoire de biologie médicale. Chaque service possède ses techniciens et ses biologistes.
Tout est orienté vers un bureau qualité, un bureau des achats et une direction de pôle. Je m’occupe du secteur leuco plaquettaire du service immunologie. J’ai trois techniciennes sous ma responsabilité. D’un point de vue hiérarchique, je dépends à la fois des biologistes, dont font partie le Dr Marie Rimbert et le cadre de santé, Catherine Mouton. Le Pr Régis Josien est le chef du service immunologie.
Pour exercer ce métier, il faut posséder, entre autres, une compétence de management. Je peux donner des cours et ce qui rend mon métier passionnant ce sont les missions beaucoup plus transversales sur des groupes de travail à l’intérieur du pôle biologie. Ainsi j’ai une vision très large de l’activité du laboratoire. Dans ma profession, on se doit de s’intéresser à ce qui se passe autour de nous…
« J’aime la biologie !
Dans la fonction d’ingénieur biologiste il y a une dimension théorique et une réflexion, très enrichissantes intellectuellement.
À Nantes, au pôle biologie, nous pratiquons une analyse qui vise à chercher certains anticorps. Nous devons être trois ou quatre laboratoires à posséder la même expertise en France ! »
QUEL EST VOTRE PARCOURS ?
J’ai commencé par m’engager dans un DUT qui devait m’amener à être technicien de laboratoire, mais ensuite j’ai intégré la faculté des sciences et j’ai obtenu un DESS, ce qui équivaut aujourd’hui au Master. C’est en suivant mes études que j’ai commencé à faire des remplacements d’été au CHU de Nantes. Il y a 8 ans, alors que j’avais les diplômes requis pour occuper le poste d’ingénieur biologiste hospitalier, j’ai commencé à exercer comme technicien de laboratoire. J’ai pris la suite d’un ingénieur qui partait en retraite, il y a 4 ans. C’est le Bac +5 qui valide la fonction, plus que la nature de la formation. Ma dernière année d’étude, je l’ai consacrée à la criminalistique !
signé Anny Letestu
FORMATION
Diplôme Bac + 5 dans le domaine scientifique ou diplôme d’ingénieur.
L’exercice dans le cadre hospitalier nécessite souvent le passage d’un concours, organisé au niveau national ou local.
COMPÉTENCES
• Avoir des connaissances théoriques et pratiques poussées en biologie
• Connaître l’anglais scientifique
• Maîtriser les protocoles de fonctionnement du matériel de biologie
• Savoir communiquer ses connaissances et exposer ses résultats de manière synthétique
• Être vigilant en matière de réglementation d’hygiène et de sécurité