Programmer le suivi des patients après un accident vasculaire cérébral et évaluer l’impact de cet accident sur leur vie, tel est le rôle d’Adeline Muller, infirmière coordinatrice post-AVC ; elle nous en dit plus.
En quoi consiste votre métier ?
Adeline Muller : Dans le cadre du plan AVC 2010-2014, notre hôpital s’est donné comme mission d’améliorer le suivi des victimes d’accident vasculaire cérébral après leur sortie d’hospitalisation. Une équipe pluridisciplinaire s’engage à les revoir quelques mois plus tard. En tant qu’infirmière coordinatrice, je suis chargée de programmer ce suivi. Avant le rendez-vous, je reprends contact avec le patient pour évaluer l’impact de l’AVC sur son quotidien, mais aussi son vécu et ses difficultés. Je propose, si besoin, un complément de bilan personnalisé et fais intervenir d’autres professionnels dans la consultation post-AVC. Certains patients ont des parcours de soins plus complexes, en raison de leur âge, de leurs handicaps physiques ou cognitifs. Je dois coordonner tout un travail d’équipe autour d’eux.
Et lors de la consultation post-AVC, que faites-vous ?
A. M. : J’accueille la personne, je reprends avec elle son dossier et retrace son parcours, depuis son arrivée aux urgences jusqu’à sa sortie d’hospitalisation, puis jusqu’au jour de la rencontre. Cela me permet de prendre en compte le patient dans sa globalité (vie familiale, vie professionnelle…). Je m’assure qu’il a pu bénéficier des soins prescrits lors de son bilan initial. Je programme les soins suivants et coordonne le lien ville-hôpital, contactant si besoin le médecin traitant, les spécialistes, les laboratoires… Ce suivi post-AVC, nous le proposons aussi à des patients qui n’ont pas été traités dans notre structure. Là encore, je suis chargée de la coordination.
Votre objectif est aussi préventif…
A. M. : C’est exact. L’AVC est souvent associé à d’autres pathologies cardiovasculaires et à des facteurs de risques connus. Nous assurons donc la prévention du risque de récidive : repérage de signes d’alertes, observance des traitements, éducation thérapeutique… De plus, nous accordons une place particulière à l’aidant, essentielle dans le parcours de soins.
Émilie Tran Phong
Adeline Muller, service de neurologie vasculaire et neuroradiologie interventionnelle de l’Hôpital Fondation Adolphe de Rothschild (Paris).