Créer 150 emplois de médecins salariés d’ici 2025 pour contrer la désertification médicale. C’est l’objectif que se fixe la région Centre-Val de Loire qui s’est dotée d’un dispositif original, le Gip Pro Santé, employeur des médecins généralistes. Fin avril 2021, 7 premiers médecins ont signé leur contrat de travail.

En juin 2020, la région Centre-Val de Loire lançait le Gip Pro Santé (pour Groupement d’intérêt public), outil inédit de lutte contre la désertification médicale qui touche ce territoire. Aujourd’hui un habitant sur cinq n’y trouve pas de médecin traitant. L’objectif premier de cette structure souple qui réunit des partenaires publics et privés1 est de recruter 150 médecins généralistes d’ici 20252. Ceci en facilitant leur accueil, leur installation et en les salariant : « Concrètement, détaille Aline Chassine-Deniau, directrice du Gip Pro Santé, nous offrons un territoire, une installation clés en main (cabinet, matériel, logiciel médical…), en exercice regroupé, avec l’appui d’un secrétariat, du moins nous l’espérons, d’assistants médicaux avec pratique avancée (également salariés du Gip). » Sept premiers médecins ont signé leur contrat de travail.

Vision territoriale élargie
Le Gip offre des rémunérations comparables à celles de la fonction publique hospitalière, avec un temps de travail de 35 heures annualisées et une politique d’accueil régionale : l’accompagnement par l’Apec du conjoint en recherche d’emploi, l’implication des acteurs du territoire pour faciliter l’arrivée d’une éventuelle famille (garde d’enfant…). Il identifie des lieux d’accueil pour y créer un centre de santé, pour lesquels il chasse des médecins (grâce à l’aide notamment d’un cabinet spécialisé). Le Gip leur offre un panel de propositions de sites d’installation pour concilier harmonieusement vie professionnelle et personnelle : le Berry ou l’Indre-et-Loire, en ligne directe avec Bordeaux et Grand Ouest mais aussi le Perche ou les franges franciliennes à 20 minutes d’Étampes… « Nous souhaitons nous montrer souples et pragmatiques et pourrions imaginer une installation d’un médecin salarié dans une maison de santé pluridisciplinaire ou un cabinet médical, où pratiquent donc des libéraux, poursuit Aline Chassine-Deniau. L’objectif est de mettre en adéquation besoins territoriaux et souhaits des professionnels. »
Au-delà, le souhait du Gip est de constituer une communauté de professionnels et demain, d’animer ce réseau, avec un directeur médical pour répondre aux souhaits d’échanges de pratique des médecins.

Suzanne Nemo

1 Aux côtés de la région : l'Association de soins et de services à domicile (Assad)-HAD, l'Association pour l'emploi des cadres (Apec), l'Union régionale des professionnels de santé (URPS), la Fédération des maisons de santé pluridisciplinaires ou encore des collectivités territoriales.

2 Le Gip trouvera son équilibre financier avec les recettes des consultations et en phase émergente, l’appui de la région et la mise à disposition des locaux par les collectivités locales.

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