Au service des urgences du CH de Fontainebleau, un médecin organise des ateliers de simulation plus vrais que nature, pour rafraîchir l’anglais de ses collègues.
*Qui maîtrisent de plus en plus l’anglais

 

Quatre à cinq fois dans l’année, aux urgences du CH de Fontainebleau, se réunissent une infirmière et une sage-femme d’origine anglaise ayant longtemps travaillé en Australie, des fake patients2, des comédiens anglophones de naissance et des soignants du service. L’objectif de cet atelier est d’apprendre à s’adresser au patient en anglais pour mieux appréhender ses symptômes, l’ausculter ou lui expliquer la prise de constantes ou une prise de sang, mais aussi lui demander son passeport ou le nom de son assurance.

Développer de nouvelles sessions
L’idée de ces ateliers est venue à Yacine Lamarche-Vadel. Cet urgentiste a longtemps déploré l’inhibition de ses collègues, médecins et paramédicaux, à utiliser leur anglais, même scolaire, avec les nombreux patients anglophones : touristes venus visiter le château, amateurs d’escalade blessés sur les rochers avoisinants ou étudiants de la proche école de commerce international (Insead). Membre de l’association médicale franco-britannique (qui réunit médecins français, anglais et professeurs de facultés de médecine), il crée l’association Words for Emergencies, dont les cotisations, dons et participations servent à dédommager les intervenants.
En juin 2019, lors du Congrès des urgences à Paris, un atelier de l’association a fait salle comble. «Nous en avions programmé trois nouveaux en juin 2020 pour les médecins, les infirmiers, les ARM (Agents de régulation médicale) et les call takers des plateformes d’appel, en prévoyant d’intégrer des fake patients qui ne parlent pas un anglais académique comme les Indiens, les Somaliens, les Allemands ou les Suédois… mais la Covid-19 a tout freiné, y compris le tourisme à Fontainebleau», regrette Yacine Lamarche-Vadel.
Pour autant, il aimerait organiser des sessions au recrutement plus large. La prochaine étape pour Words for Emergencies : obtenir un agrément d’organisme de formation.

Suzanne Nemo

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