Recruter, au sein des équipes, des profils d’intervenants extérieurs : un levier que les Ehpad peuvent actionner pour proposer une prise en charge, la plus personnalisée possible, à leurs résidents.
Comment accueillir et accompagner au mieux des résidents dont l’âge et le niveau de dépendance ne cessent de progresser ? C’est le défi qui animera les orientations stratégiques des Ehpad dans les prochaines années. La réponse est en partie à chercher du côté des profils des salariés : en internalisant des professions, habituellement sollicitées pour des interventions ponctuelles, les établissements renforcent la qualité des soins, mais aussi la solidité des collectifs de travail. « En trois ans, j’ai pu m’associer avec les autres membres de l’équipe autour de projets personnalisés », apprécie Téo Lindecker, enseignant APA (activités sportives adaptées) dans un Ehpad du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA). « Les objectifs sont fixés avec les résidents, afin de maintenir leur autonomie. La palette d’activités est large, en séances individuelles et collectives, mais le succès repose sur l’adhésion des participants et sur le lien social entre eux. Avec un suivi précis, certains parviennent même à progresser », se félicite-t-il. Autre bénéfice de sa présence quasi-quotidienne : « Les résidents me confient leur parcours de vie, des relations très riches se tissent. C’est un vrai bonheur partagé. »
Confiance et créativité
Pour les personnes âgées, la régularité rend possible la création de nouveaux repères. Grâce à la cohésion pluridisciplinaire et au lien de confiance instauré avec les résidents, des propositions créatives peuvent être imaginées. « Une de nos résidentes est férue de Scrabble : nous avons imaginé de la faire jouer tout en étant sur un trampoline, pour travailler son équilibre statique », raconte ainsi Jérémy Enez, qui a passé les sept années de sa jeune carrière d’ergothérapeute en Ehpad, aux Jardins du Castel de Chateaugiron (Ille-et-Vilaine). « En étant inclus dans l’équipe à temps plein, on connaît mieux les personnes et leurs besoins. Mon regard est donc plus précis quand il s’agit notamment d’évaluer la pertinence de nouveaux dispositifs médicaux innovants, comme les lits connectés par exemple », complète-t-il. Enfin, en accompagnant les équipes paramédicales dans leurs pratiques professionnelles, les ergothérapeutes ont un rôle encore méconnu dans la promotion de la santé au travail. « Nous pouvons par exemple évaluer les postes de travail de nos collègues pour faire des préconisations et donner des formations telles que la PRAP (prévention des risques liés à l’activité physique) », insiste Jérémy Enez. Une autre façon de participer à une prise en charge optimale des résidents.
Lisette Gries
