En quelques années, les outils connectés ont transformé la mesure de la glycémie, l’insulinothérapie et aussi la vie des patients.
«C'est le jour et la nuit. » « On a vraiment changé de siècle. » Les diabétologues sont unanimes pour témoigner de l’intérêt des capteurs de mesure continue de glycémie dans le quotidien de leurs patients. Collés sur le bras et scannés par smartphone, ils donnent la glycémie en temps réel, là où les contrôles réalisés par piqûre au bout du doigt ne donnaient que 4 ou 5 informations ponctuelles quotidiennes.
« Pour un patient, ça change tout de savoir où il en est par rapport à son risque de malaise hypoglycémique. Et pour nous médecins, cette vision en continu est précieuse pour adapter les traitements et améliorer le contrôle glycémique », explique le Pr Éric Renard, chef du service de diabétologie du CHU de Montpellier. L’immense majorité des diabétiques de type 1, y compris les plus jeunes enfants, sont aujourd’hui équipés de ces capteurs.
Les diabétiques de type 2, ainsi que les femmes enceintes développant un diabète gestationnel, pourraient aussi en bénéficier dans les années à venir, leur coût étant appelé à diminuer.
2017 : la Sécurité sociale rembourse le premier capteur de mesure continue de glycémie.
Patchs connectés
La délivrance de l’insuline a également été transformée par la technologie. Les encombrantes pompes portées à la taille, apparues dans les années 80, ont été miniaturisées, allégées et se portent aujourd’hui comme un patch sur la peau télécommandé ou connecté au smartphone. Un tiers des diabétiques de type 1 en sont déjà équipés. Et l’innovation se poursuit avec les dispositifs de boucle semi-fermée ou pancréas artificiel dans lesquels le capteur et la pompe communiquent entre eux pour que la glycémie régule directement l’insuline injectée.
« Nous n’en sommes pas encore au dispositif autonome dont le patient n’aurait plus besoin de se préoccuper, mais ces technologies sont très récentes et ne vont faire que progresser », assure le Pr Hélène Hanaire, cheffe du service de diabétologie du CHU de Toulouse. Capteurs plus sensibles, intelligence artificielle capable d’anticiper les repas, pompe implantée au plus proche du pancréas, dans le péritoine, pour raccourcir au maximum le délai d’action de l’insuline. Les perspectives d’amélioration sont déjà à l’étude pour alléger encore le quotidien de ces malades chroniques.
Afsané Sabouhi