Les établissements hospitaliers produisent chaque année 700 000 tonnes de déchets. Parmi ceux-ci, les déchets d’activités de soins à risques infectieux (Dasri) posent des questions environnementales, sécuritaires et organisationnelles. Au sein du groupe MNH, Proserve collecte 65 000 tonnes de DASRI par an et contribue à faire évoluer les pratiques.
Chaque jour, les professionnels de santé produisent différents types de déchets : organiques, provenant d’équipements électriques, emballages... Parce qu’ils présentent des risques spécifiques, les Dasri constituent une classe de déchets bien à part. En effet, ils sont susceptibles de contenir de nombreux éléments pathogènes (virus, bactéries, champignons…). Par ailleurs, ils regroupent les objets perforants ou coupants (seringues, aiguilles, scalpels, etc.), les déchets dits « mous » (pansements, compresses, tubes, perfusions, etc.) ou encore les liquides. Le risque qu’ils représentent implique donc des procédés de conditionnement, de collecte et de traitement précis.
Banalisation ou incinération
Deux techniques de traitement existent. La co-incinération, ou la banalisation, consiste à pré-traiter et désinfecter les déchets par traitement thermique, avant de les incinérer ou de les enfouir avec les déchets non dangereux. Deuxième option, qui est aussi la plus fréquente : les Dasri sont incinérés via des chaînes dédiées et automatisées évitant tout contact avec l’opérateur.
Conformément à la règlementation, le circuit des Dasri est intégralement tracé, de leur production jusqu’à leur traitement.
Relever les défis écologiques
Parmi les enjeux actuels de la filière, ceux liés à la transition écologique sont cruciaux. Proserve s’est ainsi engagé dans l’optimisation des tournées de collecte et la modernisation de ses flottes de véhicules afin de réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Mais d’autres pistes restent à explorer. Réduire le recours à l’incinération, rapprocher les unités de traitement des déchets de leurs lieux de production grâce au développement de la banalisation in situ ou d’unités mobiles de banalisation, ou encore développer le réemploi des contenants et la revalorisation des matériaux plastiques constituent des pistes de réflexion. « À l’heure où le changement climatique est une préoccupation internationale et où la sobriété énergétique est un immense défi pour notre société, il est indispensable que la filière Dasri promeuve les bénéfices d’une logique circulaire et moins émettrice de carbone », conclut Youssef Ernez, directeur général de Proserve.
Trois maillons pour la filière de traitement des DASRI
1- Le tri, le conditionnement et l’entreposage incombent au producteur du déchet (ici, l’hôpital). La durée d’entreposage est règlementée selon la quantité de Dasri produits par l’établissement.
2- Des professionnels du transport qualifiés et équipés collectent ensuite les contenants Dasri et les acheminent vers les centres de traitement.
3- Enfin, l’opérateur de traitement veille à l’élimination de ces déchets dangereux.
Nadège Audegond