Avec la crise sanitaire, les hôpitaux aussi se sont mis au télétravail. Pas pour les soignants, mobilisés sur le terrain, mais pour les équipes administratives. Au centre hospitalier d’Arcachon, l’expérience s’est révélée positive, comme l’explique son directeur, Julien Rossignol.

 

Comment s’est passé le passage au télétravail dans votre établissement ?
Très bien. Par chance, quand la crise a commencé, nous avions déjà négocié une charte du télétravail avec les partenaires sociaux, ce qui nous a évité de travailler dans l’urgence. Nous l’avions validée en janvier 2020. Avec la crise sanitaire, nous avons juste été obligés de l’appliquer plus vite que prévu. Tous les services administratifs y ont eu droit : les ressources humaines, les services économiques, les équipes de santé publique… Sans compter les métiers mis au ralenti par le premier confinement, comme le bureau des admissions, les secrétariats médicaux ou les équipes mobiles. Au total, sur la base du volontariat, plusieurs dizaines de personnes ont pu télétravailler en avril-mai. Et même si les activités de l’hôpital ont repris normalement, durant l’été, beaucoup ont pu continuer en télétravail. Encore aujourd’hui, une trentaine de salariés en bénéficient.

Comment les équipes se sont-elles organisées pour continuer, à distance, à répondre aux besoins des patients et des autres services ?

Comme prévu dans notre charte, tous les membres d’un même service ne peuvent pas être en télétravail en simultané. Même au plus fort de la crise, quand les consultations externes étaient fermées, il fallait toujours qu’il y ait au moins une personne sur place pour assurer la permanence téléphonique ou répondre aux besoins des autres unités. Nous avons donc organisé des rotations au sein des équipes, en donnant bien sûr la priorité aux personnes à risques pour télétravailler. Nous avons vu avec chacun les tâches qui pouvaient être réalisées à domicile (la rédaction de comptes rendus médicaux, par exemple) et vérifié que cela pouvait être fait sans compromettre la sécurité des données de santé. Si besoin, nous leur avons prêté un ordinateur portable et nous avons équipé leur domicile. Nos informaticiens ont aussi formé individuellement ceux qui n’avaient pas l’habitude d’utiliser des outils de télétravail, notamment des VPN, ces réseaux privés virtuels qui permettent de se connecter à distance aux serveurs de l’hôpital en toute sécurité.

Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

À l’hôpital comme ailleurs, la crise a été l’occasion de montrer qu’on pouvait avoir confiance dans l’efficacité des personnes en télétravail. Beaucoup disent avoir gagné en qualité de vie et sérénité, car ils étaient plus autonomes et moins souvent interrompus dans leurs tâches. Ils n’étaient pas non plus confrontés au stress quotidien (transports, etc.). Nous allons donc pérenniser le dispositif, comme un outil de bien-être au travail. Il a néanmoins ses limites : certains salariés ont exprimé au contraire le besoin d’avoir un contact humain avec leurs collègues. Le dispositif doit donc rester volontaire. Par ailleurs, pour maintenir une bonne cohésion au sein des équipes, il est important que les gens se rencontrent physiquement. Le télétravail à temps partiel a bien fonctionné, nous allons donc sans doute rester sur cette modalité.

Émilie Tran Phong

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