La France compte près de 11 millions d’aidants. Des formations leur sont proposées, premiers secours, soutien psychologique, soins palliatifs…, afin que la prise en charge de leur proche se fasse dans les meilleures conditions.
Être aidant est « un rôle pour lequel personne ne se prépare », constate Pascal Jannot, président de l’association La Maison des Aidants. Si, depuis la loi de 2015, les aidants disposent d’un droit à la formation, Pascal Jannot précise que « près de 40 % d’entre eux restent totalement isolés ». L’aide à domicile permet à certains d’être soulagés deux à trois heures par jour mais les journées sont longues… Afin de gérer son proche malade et/ou handicapé le reste du temps, « l’aidant doit maîtriser la préparation des médicaments, la toilette, les repas, etc. Il a davantage besoin d’être formé sur le savoir-être que sur le savoir-faire. »
Aussi, les associations – Maison des Aidants, France Alzheimer, Association française des aidants…1 – proposent des formations afin d’appréhender ce rôle complexe. Elles peuvent être financées par les mutuelles ou via des aides, comme le congé de proche aidant qui peut être indemnisé d’une Allocation journalière de proche aidant (AJPA). Des aides que l’État a promis de renforcer pour 2022.
Un accompagnement
Antoinette Tranchida, présidente de l’Onsil (Organisation nationale des syndicats infirmiers libéraux) et infirmière libérale en Isère, le souligne : « Plus que le geste, c’est l’attitude qu’on enseigne. » Au contact des soignants, les aidants se forment « sur les fausses routes, les soins aux personnes démentes, la prévention des chutes, les premiers secours… Notre rôle est d’accompagner le proche aidant à accepter le fait que son parent est par exemple porteur de la maladie d’Alzheimer, qu’il lui faut donc adapter son comportement. On lui apprend à gérer le refus de soins, de se lever ou de manger, l’agressivité… » Si Pascal Jannot évoque des aidants livrés à eux-mêmes qui « posent des sondages urinaires ou font des injections », Antoinette Tranchida répond que la majorité des soignants refusent de déléguer aux familles des soins complexes. En effet, il est nécessaire, selon elle, que l’aidant garde sa place de parent ou d’enfant auprès du malade.
Coraline Bertrand
1 www.lamaisondesaidants.com ; www.francealzheimer.org ; www.aidants.fr