À ne pas confondre avec le THC, ou tétrahydrocannabinol, qui est le principe actif contenu dans le cannabis et responsable de ses effets sur le cerveau, le CBD, ou cannabidiol, est une molécule plébiscitée pour ses promesses de grande détente. Quels sont ses bienfaits et risques ? Tour d’horizon d’un produit « bien-être » en plein essor.
Commercialisé dans des milliers de boutiques et sites Internet, le CBD a sa revue, CBD Actu, et s’est récemment fédéré en une Union des professionnels du CBD.
Découverte en 1963, cette substance, riche en flavonoïdes (des composés organiques antioxydants) et en terpénoïdes (des composés organiques, rencontrés dans la nature, utilisés pour leurs qualités aromatiques), a en commun avec le THC d’appartenir au même plant de chanvre. Molécule psychoactive, mais pas psychotrope, le CBD n’a aucun effet stupéfiant, ni risque de dépendance physique.
« Contrairement aux idées reçues, il n’ouvre pas la porte à la consommation de drogues », précise le Dr Jean-Michel Basset, secrétaire général de la Fédération française d’addictologie.
0,2 % c’est le maximum de THC que peut contenir le CBD
Un engouement croissant
Ses effets relaxants, anxiolytiques et antidépressifs font du CBD un produit recherché pour mieux dormir et calmer les angoisses. La molécule est également utilisée pour le sevrage des addictions. Elle possèderait des propriétés anti-inflammatoires et antalgiques pour lutter contre les douleurs musculaires, induites par les neuropathies et les inflammations digestives chroniques. L’un des deux médicaments à base de CBD commercialisé en France réduirait nausées et vomissements liés aux chimiothérapies1.
Mais davantage d’études cliniques sont nécessaires pour confirmer des résultats… à prendre avec prudence. « Le sentiment d’apaisement peut relever de l’effet placebo car il n’existe aucune preuve d’efficacité évidente » pour le Dr Basset.
Le risque d’interactions médicamenteuses n’est pas non plus anodin. Une étude américaine a montré que le CBD pouvait réduire l’efficacité thérapeutique et augmenter les troubles cardiovasculaires2.
Il n’a pas le statut de médicament et n’est pas un traitement reconnu, mais le CBD connaît une vague de popularité comme produit bien-être.
Suzanne Nemo