La musicothérapie peut-elle atténuer la douleur chez les patients pris en charge en oncologie, même à un stade avancé de leur pathologie ? L’équipe en charge des soins de support à l’Institut du cancer de Montpellier (ICM) en est convaincue. Elle mène actuellement une étude pour le démontrer.
« Des recherches avaient déjà prouvé les bienfaits de ce soin de support sur la douleur en général, explique Aude Menteaux, musicothérapeute depuis trois ans à l’ICM. Mais nous voulions évaluer plus particulièrement son impact sur les douleurs intenses comme celles que ressentent les personnes souffrant de cancers avancés, en situation palliative. Dans la pratique, cela paraît être le cas. La musicothérapie semble même agir sur d’autres symptômes, comme l’anxiété, la fatigue ou les difficultés à respirer. L’étude que nous menons, grâce à un financement du Groupement des entreprises françaises de lutte contre le cancer (Gefluc), vise à confirmer scientifiquement cette impression. » Les ressentis exprimés par les 41 malades participants sont en cours de traitement statistique. Résultats d’ici quelques mois, donc, pour une mesure plus précise.
« Il ne s’agit pas juste de passer un CD »
Attention : la musicothérapie ne consiste pas à mettre un disque au patient et à le laisser seul avec son casque, tient à préciser Aude Menteaux : « Je reste avec la personne malade tout au long de la séance et lui joue du kigonki, un instrument dont la résonnance est proche de celle d’un bol tibétain. J’adapte mon jeu musical à ses besoins, à ce qui lui fait du bien, de manière à l’amener vers un état de relaxation profonde. Tout le monde ne réagit pas de la même façon. Il faut trouver l’adaptation qui parviendra à faire naître les bonnes émotions et à relâcher les tensions, qu’elles soient physiques ou psychiques. »
Après cette étude, d’autres pourraient suivre, sur la musicothérapie ou sur d’autres soins de support proposés par l’ICM. « Nous investissons beaucoup dans la recherche paramédicale, car nous voulons montrer que ces techniques s’appuient sur des bases scientifiques sérieuses, précise le Dr. Caroline Gallay, algologue et responsable de l’unité de prise en charge de la douleur. Elles méritent d’être développées dans tous les établissements de santé. »
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