La clinique Saint-Jean de Dieu, à Paris, a mis au point en mars 2022 un nouveau protocole pour réaliser des tumorectomies en ambulatoire, sous anesthésie locale, au niveau du sein et des aisselles. Moins d’un an après le premier essai, les résultats et la satisfaction des patientes étaient tels que l’établissement en a fait son standard de prise en charge des cancers du sein.

Absence de problème de réveil, de nausées et autres effets secondaires liés à l’anesthésie, retour à domicile quelques heures seulement après l’opération… Toutes les patientes qui ont eu droit à ce protocole expriment leur satisfaction d’avoir eu un parcours de soins allégé, qui n’était pas plus douloureux et leur a fait passer le moins de temps possible à l’hôpital. À tel point que la clinique, un établissement privé sans objet lucratif, propose désormais cette procédure dans tous les cancers du sein qui peuvent être traités par tumorectomie simple (retrait de la tumeur et d’une petite quantité des tissus qui l’entourent, de façon à conserver la majeure partie du sein). Y compris si cette ablation s’accompagne du retrait d’un ganglion sentinelle ou des ganglions lymphatiques de l’aisselle (curage axillaire).

Désescalade thérapeutique
« Le maître mot dans le développement de la prise en charge des cancers aujourd’hui est de réduire la lourdeur des traitements et leurs conséquences, explique le Dr. Julien Seror, chirurgien cancérologue. Désormais, les patientes arrivent au bloc à pied, et en ressortent à pied. Elles ne restent qu’une dizaine de minutes en salle de réveil, puis rentrent chez elles. Pour autant, nous proposons la même qualité chirurgicale qu’avant. Seules changent les doses d’anesthésiants, très inférieures à celles de l’anesthésie générale. » 

Même enthousiasme du côté du Dr. Marie-Laure Cittanova, médecin anesthésiste-réanimatrice qui a mis au point le nouveau protocole : « Celui-ci limite les risques liés à l’anesthésie générale et balaie chez les patientes l’angoisse de ne pas se réveiller. Elles ne sont pas intubées et restent conscientes durant toute l’intervention. Si un tiraillement commence à se faire sentir, nous réajustons immédiatement la dose pour qu’il n’y ait pas de douleur. » 

Le binôme de médecins a très vite observé les bienfaits de sa démarche : les patientes opérées sous anesthésie locale retournent plus vite à leurs activités que celles opérées sous anesthésie générale. Les tumorectomies du sein sous anesthésie locale ont donc très rapidement été proposées de façon systématique.

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12 min
C’est le temps moyen passé en salle de réveil, contre 55 min en cas d’anesthésie générale.
(source : Clinique Saint-Jean de Dieu, 2022)

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