Une revue de la littérature internationale sur la santé des soignants
La santé des soignants reste peu observée et étudiée. Pourtant, de leur état physique et psychologique dépend leur capacité à prendre soin des autres dans de bonnes conditions. Afin de mieux cerner cet enjeu crucial, la Fondation nehs-Dominique Bénéteau, créée par la MNH, a étudié la littérature internationale portant sur la santé des soignants. Elle met à la disposition de tous une revue fournie.
Les observatoires menés le confirment régulièrement : les professionnels de santé sont en difficulté face à des conditions de travail particulièrement éprouvantes au sein du monde hospitalier. Mais qu'en est-il de leur santé ? Afin d’objectiver le sujet, la Fondation nehs-Dominique Bénéteau, créée par la MNH, s’est plongée dans la littérature internationale et propose un état des lieux à l'appui des données publiées. Quatre thématiques ont été étudiées : la santé des femmes professionnelles de santé, les addictions, le bien vieillir et le cancer. « Le taux d’accidents du travail et de maladies professionnelles des soignants est trois fois supérieur à celui de la population générale. C'est pourquoi la question de leur état de santé ne peut être éludée, autant pour les protéger que pour assurer la continuité de soins dans les services », explique Philippe Denormandie, délégué général de la Fondation.
Des résultats qui éclairent le défaut de considération du sujet
Premier enseignement de cette revue, la question de la santé des soignants apparaît peu traitée dans la littérature internationale. Les aides-soignants, les personnels administratifs et médico-techniques sont, quant à eux, sous-représentés au sein des populations étudiées. « Le sujet de la santé des soignants reste trop souvent sous silence. Alors que l’impact de la santé mentale, du stress, du burn-out concerne une grande part de ces professionnels, de même que les troubles musculosquelettiques ou les problèmes liés aux grossesses », souligne Philippe Denormandie.
Un travail d’utilité publique à mener
« Nous devons continuer de regarder de près ces observations, pour accompagner les problèmes de santé des soignants et en identifier les causes », poursuit-il. La Fondation a initié un projet en ce sens avec la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) en novembre dernier. Un appel à manifestation d’intérêt a également été lancé auprès d’équipes de recherches, afin d’examiner le sujet sous le prisme de la consommation de soins par les professionnels de santé.
« Les résultats de nos premières revues de littérature sont à la disposition de tous. Ainsi, la MNH affirme sa volonté de porter ce sujet sensible à la connaissance de tous et d’aider les équipes à y réfléchir ensemble. Il en va de la santé des professionnels et de la capacité de l’hôpital public à soigner la population », conclut Philippe Denormandie.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de la Fondation : en cliquant ici
Nadège Audegond
